Les bases du lâcher-prise avec la méthode Sedona
Dans l’article précédent, nous avons vu que le mental crée énormément de pensées par jour et influence ainsi notre comportement.
Au lieu de nous laisser embarquer par le flot de ses pensées et d’être à la merci de ce dernier, nous allons utiliser le lâcher-prise.
C’est-à-dire que nous allons changer de posture !
Ceci va nous permettre de nous déconnecter du mental et de faire ceci :
- Observer ce que nous dit le mental sans rentrer dans son jeu.
- Reconnaître avec honnêteté la véracité de ce que l’on observe.
Et non faire ce que nous faisons généralement face à une émotion négative à savoir :
- Soit réprimer l’émotion (l’enterrer, la combattre, l’ignorer, l’éviter).
- Soit l’exprimer si elle ne peut être contenue (pour mieux la réprimer ensuite).
Quand vous observez et reconnaissez ce qui “se passe là-haut”, la charge émotionnelle vous traverse et s’en va. Lorsque vous la réprimez ou l’exprimez ou la ruminez, elle reste stockée en vous et vous continuez à porter votre bagage émotionnel ce qui créera :
- Des comportements automatiques dans le futur face à des situations similaires.
- Sur le long terme, cela créera des maladies.
La méthode Sedona 5 questions pour lâcher prise sur presque tout et n’importe quoi
Voici la technique de base du lâcher-prise. À partir de ces 5 questions, vous pouvez lâcher prise sur à peu près tout et n’importe quoi.
Je vous recommande d’enregistrer ces 5 questions avec le dictaphone de votre téléphone portable et de laisser 5 à 10 secondes de silence entre chaque question.
Ensuite, répétez la séquence de questions 2 ou 3 fois pour que vous ayez un enregistrement d’au moins 2 minutes.
- Qu’est-ce que je ressens dans le moment présent ?
- Est-ce que je pourrais accueillir & permettre à ces pensées, sensations physiques, images et sons d’être là pendant un instant ?
- Est-ce que je pourrais les laisser s’en aller ?
- Est-ce que je voudrais les laisser s’en aller ?
- Quand ?
Le lâcher-prise en pratique
Étape 1 : Pensez à une situation (passée, présente ou future) avec laquelle vous aimeriez vous sentir plus à l’aise. Permettez-vous de ressentir tout ce qui se présente dans le moment présent et demandez-vous :
Qu’est-ce que je ressens dans le moment présent à ce sujet ?
Étape 2 : Accueillez cette impression ainsi que les sensations physiques, pensées, images et sons qui surgissent dans l’instant et laissez votre expérience prendre toute sa place, du mieux que vous pouvez et demandez-vous :
Est-ce que je pourrais permettre à ces pensées, sensations physiques, images et sons d’être là pendant un instant ?
Étape 3 : Puis demandez-vous :
Est-ce que je pourrais les laisser s’en aller ?
Cette question a pour seul but de savoir si ce qui est demandé est possible. “OUI” ou “NON sont toutes deux des réponses acceptables. Répondez de manière instinctive, sans rentrer dans un débat particulier ni à penser aux conséquences de votre réponse.
Du genre : Je ressens “non”, mais si je disais “oui” cela serait mieux du coup je vais dire “oui”.
L’idée est d’être 100% honnête avec soi-même. Si vous sentez que la réponse est NON, dites NON. Si c’est “je ne sais pas”. Dites-le.
Étape 4 : Puis demandez-vous :
Est-ce que je voudrais les laisser s’en aller ?
Ici la question a pour seul but de savoir si vous êtes disposée à lâcher prise. En avez-vous envie ? Est-ce un choix que vous voulez faire ? Encore une fois répondre, OUI ou NON sont toutes deux des réponses acceptables. Répondez instinctivement sans trop réfléchir. “Sentez la réponse”.
Si vous n’êtes pas trop sûr de ce que voulez, posez-vous la question suivante:
Est-ce que je préférerais garder cette émotion ou en être libre ?
Étape 5 : Et enfin, demandez-vous :
Quand ?
C’est une invitation à lâcher-prise maintenant. Souvenez-vous que lâcher prise (autoriser l’émotion à s’en aller) est une décision que VOUS pouvez prendre quand cela vous chante ! Au même titre que lorsque vous réprimez ou exprimez une émotion, vous prenez une décision.
Étape 6 : Répétez les 5 étapes précédentes jusqu’à ce qu’en pensant à la situation en question vous ne ressentiez plus d’inconfort.
Tout est une question d’honnêteté ! En temps normal, on cherche à nier, éviter, ignorer ce qui est (réprimer) ce qui revient à nier la vérité de ce que l’on vit dans l’instant. Ce processus permet au contraire d’observer ce qui est et donc de constater la vérité de ce que l’on vit dans l’instant sans chercher à savoir si c’est “bien” ou “mal”.
Quelques précisions & pourquoi cela fonctionne terriblement bien
1 – Qu’est-ce que je ressens dans le moment présent ?
Lorsque vous vivez une émotion ou des pensées négatives et que vous vous posez cette question, vous créez une pause dans l’instant. Vous passez du mode “pris par le flot des pensées & émotions” au mode “observateur”.
Vous vous mettez à l’écoute de ce qui est en train de se dérouler en vous.
Lorsque vous êtes pris par le flot des pensées et émotions du mental, vous êtes conscient à un petit degré de ces pensées et émotions, mais vous êtes plus préoccupé par le drame en cours et les actions à mettre en place que par ce qui se passe en vous.
Ici en vous plaçant en mode observateur, vous ne suivez pas les directives du mental, vous les observer, vous prenez la pleine mesure de ce qu’il vous suggère, sans prendre part.
Vous amorcez alors le lâcher-prise.
2 – Est-ce que je pourrais permettre à ces pensées, sensations physiques, images et sons d’être là pendant un instant ?
Maintenant, vous observez plus en détail les images, les sons et sensations physiques créés par le mental.
En gros il a un message à vous livrer. Vous prenez alors le temps de l’écouter (sans prendre part).
Rappelez-vous de répondre “oui” ou “non” à cette question de manière instinctive.
Précisions : Au début lorsque vous vous rendrez compte de ce qui vous passe par la tête, vous aurez peut-être tendance à réprimer automatiquement ces pensées et à répondre NON. À vrai dire on a tellement l’habitude de le faire que cela ne serait pas étonnant, alors pas de panique !
- D’une part, car vous aurez peut-être peur qu’en les acceptant elles prennent plus d’ampleur.
- D’autre part, car ce que vous verrez ne vous plaira peut-être pas. Vous les jugerez d’une manière ou d’une autre et les réprimerez.
Mais que vous le vouliez ou non, ces pensées/sons/sensations/émotions sont bien présentes en vous. Vous pouvez choisir de les réprimer, de les combattre, ou de les accepter d’ou le mot “permettre” dans la question. Mais la vérité est que, ce que vous détectez est bel et bien présent de toute façon !
C’est pour cela que lorsque j’utilise cette question, ma réponse est toujours la même :
Oui je les accepte, car de toute façon… elles sont là, je le vois bien !
C’est pour cela que l’on refait le processus des 5 questions plusieurs fois en l’espace de 3 à 5 minutes. Au début on a tendance à nier, éviter et à réprimer, mais avec la répétition on s’ouvre un peu plus, car on se rend compte que finalement ce ne sont que des pensées et qu’il n’y a pas de monstre dans le placard. 🙂
Si vous dites OUI à la question, alors vous permettez, vous arrêtez donc de combattre votre réalité et c’est la seconde étape de la libération.
Mais attention, accepter/accueillir/permettre ne veut pas dire être d’accord avec la nature des pensées et encore moins ce qu’elles suggèrent.
Accepter/accueillir/permettre veut dire reconnaître que ces pensées, images, sons, sensations ou émotions soient là et qu’elles se manifestent sous telle ou telle forme.
On cherche juste à être présent tout en observant et constatant ce que le mental a à dire sous forme de pensées, sensations, émotions, sons et images.
3 – Est-ce que je pourrais les laisser s’en aller ?
Ici la question est très claire : techniquement parlant, pensez-vous avoir la capacité de laisser aller ces pensées, images et sons. C’est-à-dire au lieu de les combattre, de s’y attacher, de simplement les laisser passer comme des nuages dans le ciel ?
4 – Est-ce que je voudrais les laisser s’en aller ?
Ici une variante, mais très importante. Parfois vous vous rendrez compte que vous ne VOULEZ pas laisser aller ces pensées et c’est un petit paradoxe.
Elles vous font sentir mal, mais vous ne voulez pas vous en séparer. En fait c’est un processus normal d’identification au mental.
On se dit que si on les laisse s’en aller, nous allons perdre notre identité. C’est le signe qu’on est encore pris dans le mental puisqu’on a peur de laisser aller une simple pensée. C’est le mental qui vous envoie un message : ne fais pas ça sinon on existera plus !
Alors qu’en fait c’est du pipeau. Mais si cela arrive, pas de panique, si la réponse est NON, dites “non” tout simplement. Ce qui doit guider ce processus des 5 questions est votre honnêteté envers vous-même. C’est à cette condition que le lâcher-prise agira.
Ces 5 questions constituent la base du lâcher-prise, voyons maintenant des variantes sur des thématiques différentes. La base est toujours la même, mais la thématique des questions change :
La méthode Sedona – se libérer d’un problème particulier & du besoin d’avoir raison.(partie 3)
- Voir aussi :
- La méthode Sedona – l’Art du lâcher-prise (Partie 1)
- La méthode Sedona – se libérer d’un problème particulier & du besoin d’avoir raison.(partie 3)
- Pratiquez le lâcher-prise – se libérer les résistances internes. (partie 4)
- Pratiquez le lâcher-prise – se libérer des addictions, de la peur et l’angoisse. (partie 5)
- Pratiquez le lâcher-prise – harmonisez vos relations de couple. (partie 6)